14 nov. 2023

Harcèlement scolaire : des solutions existent

 

Harcèlement scolaire : des solutions existent

Retour sur le webinaire « Harcèlement scolaire : des solutions existent » organisé par la FCPE le 9 octobre 2023 de 18h à 20h et ouvert à tous les parents d’élèves. Un temps d’échanges essentiel pour dessiner des pistes d’actions concrètes.

Vous étiez plus de 800 parents connectés le 9 octobre 2023 pour assister au webinaire organisé par la FCPE sur le thème du harcèlement. Marc Pelletier, sous-directeur de l’action éducative au ministère de l’Education nationale (DGESCO) a évoqué nombre de pistes pour mieux associer les représentants de parents d’élèves à la lutte contre le harcèlement scolaire. David Brée, de la Ligue de l’enseignement de Paris, a ensuite détaillé la méthode danoise Fri For Mobberi. Enfin, Brigitte Cervoni, inspectrice de l’Éducation nationale, a présenté des exemples concrets de mise en œuvre de cette méthode et les premiers résultats.

Des parents concernés à plusieurs titres
Comme l’a souligné Ghislaine Morvan-Dubois, trésorière nationale de la FCPE, en introduction du webinaire, les parents d’élèves sont directement concernés à plusieurs titres : ils peuvent être parent d’un enfant victime de harcèlement, d’un enfant témoin, ou encore d’un enfant harceleur, mais ils peuvent également être représentant des parents d’élèves. Dans ce dernier cas, ils sont souvent le premier interlocuteur de parents sous le choc et désemparés, car ne sachant pas à qui s’adresser.

Il n’y a pas de scolarité épanouie ni de réussite scolaire sans climat scolaire protecteur
Marc Pelletier a insisté sur ce fait : la lutte contre le harcèlement ne peut pas être détachée de la lutte contre toutes les autres formes de violence et de discrimination. 

Le harcèlement se manifeste par des propos ou comportements ayant pour effet d’attenter à la dignité d’un élève, d’altérer sa santé physique ou mentale ou de dégrader ses conditions d’apprentissage. Il s’agit d’un phénomène de masse. Marc Pelletier pour appuyer son propos, a cité quelques chiffres significatifs : au collège, près de 15% des élèves disent avoir le sentiment d’être harcelé ; 1 élève sur 5 a subi du cyberharcèlement ; près de 7% des collégiens déclarent être victime de plusieurs formes de violence de façon répétée.

Le plan interministériel présenté par la Première ministre, Élisabeth Borne, le 27 septembre dernier, dans son volet Éducation nationale, prévoit plusieurs mesures axées autour de la prévention, de la détection et des solutions. 

Prévenir le harcèlement
Un coordinateur harcèlement sera nommé dans chaque établissement scolaire. Les actions de formation vont se poursuivre, l’ambition étant que tous les personnels agissant autour de l’enfant, dans le cadre scolaire, soient formés d’ici 2027 et 1000 volontaires de service civique supplémentaires seront attribués à l’Éducation nationale.

Le plan prévoit également une sensibilisation systématique des élèves et des parents d’élèves, avec une participation des parents aux formations qui seront mises en place dans les établissements.

Enfin, des cours d’empathie seront mis en place pour développer les compétences psycho- sociales des élèves, avec une expérimentation en maternelle dès le mois de janvier. 

Détecter le harcèlement
Un numéro de téléphone unique, le 3018, est mis en place. Des référents au niveau départemental et académique seront nommés. Pour autant, a rappelé Marc Pelletier, le premier lieu de communication pour les élèves doit rester l’établissement scolaire.
 
Le 9 novembre 2023, journée nationale de lutte contre le harcèlement, tous les élèves du CE2 à la terminale vont se voir proposer une grille d’autoévaluation anonyme, afin de les amener à mettre des mots sur ce qu’ils vivent, à faire prendre conscience également aux harceleurs de ce qu’ils sont en train de commettre, à faire s’exprimer les témoins de ces actes. C’est un outil destiné à alerter les adultes, afin de mieux détecter des situations préoccupantes.
Ces grilles permettront également d’inciter enfants et parents à engager le dialogue. Pour ces derniers, des stages de détection aux risques leur seront proposés sur la base du volontariat.

Rechercher des solutions
Des équipes d’intervention académiques seront mises en place et pilotées par les référents académiques et départementaux pour aider, conseiller, outiller les directeurs d’école et chefs d’établissement dans la gestion des situations de harcèlement les plus graves. 
Le décret du 16 août 2023 prévoit de nouvelles dispositions pour une meilleure prise en charge : dans le premier degré, la possibilité offerte au DASEN de déplacer un élève sous condition (comportement intentionnel et répété) et après la mise en place de mesures éducatives. Dans le second degré, le chef d’établissement est désormais tenu d’engager une procédure disciplinaire en cas de situation de harcèlement, et un élève harceleur peut être sanctionné même si l’élève qu’il harcèle est scolarisé dans un autre établissement. 

L’école n’est pas responsable du harcèlement, a conclu Marc Pelletier mais elle n’est pas à l’abri des maux qui traversent la société. En cela, elle a une responsabilité, celle de la protection des élèves face à ces maux.

Développer les compétences psycho-sociales dès la petite enfance pour prévenir le harcèlement
La prévention du harcèlement commence dès le plus jeune âge, a poursuivi David Brée, référent éducation à la Ligue de l’enseignement de Paris. C’est ainsi que la Ligue a acquis les droits de la méthode danoise Fri For Mobberi (« libéré du harcèlement »), afin de la tester et la déployer en France, en commençant par deux cités éducatives, dans le 18e arrondissement de Paris et à Saint-Ouen, touchant ainsi environ 2400 élèves.

Fri For Mobberi est une méthode qui existe depuis vingt ans, qui vise à développer les compétences psycho-sociales et le vivre ensemble dès la crèche, afin plus tard d’éviter les situations de harcèlement. C’est donc avant tout d’un programme de prévention, souligne David Brée. Autre point très important, le programme est suivi de près et évalué par des chercheurs.

Gérer le groupe pour instaurer un climat de sécurité
Les récents travaux de la recherche ont mis en avant l’importance de la dynamique de groupe dans le phénomène du harcèlement. Certains enfants, qui ne se sentent pas bien au sein d’un groupe, qui ne sont pas à l’aise, y trouvent parfois leur place en adoptant des comportements négatifs voire en harcelant d’autres élèves. C’est un moyen pour eux d’éviter d’être mis à l’écart.

Fri For Mobberi tend à la constitution d’une communauté bienveillante dans laquelle tous les enfants vont avoir leur place, se sentir en sécurité et dans laquelle un certain nombre de valeurs sont inculquées très tôt.

La gestion du groupe est donc essentielle. Pour cela, la méthode propose tout un panel d’outils pour travailler sur les compétences psycho sociales, des outils de dialogue afin que les enfants apprennent ce qu’est un bon camarade, comment résoudre un conflit… Ces outils s’articulent autour de trois groupes cibles : parents (lettre à destination des parents, cartes dilemmes, planches de discussion), enfants (l’ami ours, livret d’activités, livret de massage, planches de discussion, posters), professionnels de l’enfance (guide pour les professionnels, cartes dilemmes, planches de discussion).

Tolérance, respect, bienveillance, courage
Brigitte Cervoni, inspectrice de l’Education nationale, a mis en place l’expérimentation de la méthode dans des écoles du 18 arrondissement de Paris, Quelques écoles maternelles du secteur connaissaient en effet un climat scolaire tendu avec des comportements agressifs voire inappropriés, notamment autour des stéréotypes de genre. Fri For Mobberi est apparue comme l’une des solutions possibles. 
L’objectif était de développer les compétences psycho-émotionnelles des enfants afin qu’ils puissent apprendre à comprendre et à gérer leurs émotions, à gérer les conflits par eux-mêmes et apprendre les valeurs de tolérance, respect, bienveillance et courage.
Comme l'a souligné Brigitte Cervoni, les outils de la méthode sont adaptés à l’âge des enfants, et ils sont à destination de tous les professionnels de la petite enfance et des parents. Il s’agit d’une véritable démarche globale de coéducation.

Premier de ces outils, Brigitte Cervoni a présenté l’ours violet, le « bon ami » non genré de tous les enfants, mascotte du programme, qui symbolise les quatre valeurs évoquées plus haut. L’ours vit à l’école et il peut servir à réconforter les chagrins des enfants, il est présent durant les ateliers.
Autre outil, les planches de discussion, à destination des enfants, des enseignants, des animateurs et des parents. Les planches présentent des situations classiques d’enfants (dispute autour d’un jouet…) et vont être la base d’ateliers au cours desquels enfants et adultes vont travailler autour des émotions. Cela passe également par tout un travail sur le langage et le lexique afin de bien poser chaque situation. Enfin, des solutions concrètes sont recherchées avec les enfants. Les enfants apprennent ainsi à être acteurs, à gérer les conflits par eux-mêmes, ce qui prévient d’éventuelles situations de harcèlement.

Autre activité : des massages entre enfants, où seul le dos est touché de façon très encadrée et ritualisée, permet de développer les liens d’attachement et de travailler sur les limites et le consentement. 
Il existe enfin également des posters illustrant différentes émotions. Reconnaître et dire ses émotions prend du temps chez les enfants. À partir d’une situation exposée par l’adulte sous forme de petite histoire, les enfants vont être invités à aller chercher les posters correspondant aux émotions ressenties par les différents protagonistes de l’histoire.

Des premiers retours très positifs
Dans le 18e arrondissement de Paris, l’ensemble des professionnels de la petite enfance ont été formés en même temps, ce qui a créé une grande cohésion au sein du territoire. Il reste à travailler avec les parents, a ajouté Brigitte Cervoni, c’est un objectif important et les outils pour cela existent.

Les premiers retours montrent que certains élèves ayant du mal avec la verbalisation commencent à s’exprimer car les situations proposées sont des situations que les enfants vivent au quotidien. On a également observé un climat scolaire plus apaisé, avec moins de gestes inappropriés car les enfants ont appris à dire non. Ces retours très positifs vont conduire à un déploiement de la méthode à un nombre d’écoles plus important.
 

 

Les exigences de la FCPE
Le harcèlement se cristallise souvent sur des différences : sociales, physiques, de genre, d’origine, d’orientation sexuelle, de réussite scolaire… Ce que la FCPE souhaite promouvoir, c’est le vivre ensemble, le respect de chacun. Cela passe par un meilleur climat scolaire, un bâti scolaire amélioré et plus inclusif, des classes moins chargées, plus d’adultes au contact des enfants et des jeunes. La FCPE demande aussi que les enfants puissent disposer d’un lieu identifié, hors de la classe, où se réfugier, où parler à un adulte. Enfin, la FCPE souhaite une meilleure intégration et représentation des parents dans la lutte contre la harcèlement.

26 mars 2021

21 eu 28 mars 2021 semaine d'éducation et d'action contre le racisme

 L’Education, un rempart contre le racisme 

Le racisme se porte bien dans notre société. Les préjugés anciens sont confortés par des préjugés  émergeants venant consolider l’idée que l’autre serait irrémédiablement différent, en raison de sa  couleur de peau, de son origine nationale ou ethnique, de son orientation sexuelle, de sa santé, de son  handicap, de ses convictions philosophiques ou religieuses et même de sa situation économique. 

Ces préjugés différentialistes trouvent leur aboutissement dans une conception communautariste de  la société, conduisant à un classement, une hiérarchisation des individus et leur assignation à des  groupes sociaux préétablis et enfermants. 

La lutte contre la persistance du racisme et de la xénophobie, sous toutes leurs formes, constitue un  défi majeur pour nos sociétés, toute l’année, au-delà de la « Journée mondiale de lutte contre le  racisme » du 21 mars. Les organisations du CNAL rappellent que l’Education est le premier rempart  contre les phénomènes d’exclusion et de discrimination, qui font obstacle aux libertés individuelles et  au droit d’être soi. En contredisant le caractère universel de la personne humaine, le racisme combat  l’égalité des droits, en inoculant insidieusement l’idée que pour être égaux, nous devrions être  identiques. Non, l’égalité n’est pas l’uniformité ! 

Depuis toujours, le CNAL défend une conception de l’intégration où la République n’est pas seulement  constitutionnellement laïque pour garantir l’égalité des citoyens quels qu’ils soient, mais est aussi  indivisible pour empêcher l’éclatement du corps politique en groupes d’appartenance religieux,  ethnique, linguistique ou autres. 

Réunir à l’Ecole les enfants qui sont présents sur notre sol par-delà leurs différences, est la raison  d’être du CNAL. C’est à travers la poursuite de cet objectif que seront combattus les préjugés et le  racisme. Cela passe par une prise de conscience des dangers contenus dans le séparatisme scolaire :  au moment où des milliers d’élèves sont ségrégués dans des collèges ghettos, les pouvoirs publics  devraient instamment conduire une politique ambitieuse de mixité scolaire. Nous l’attendons  toujours.


9 févr. 2021

PROTOCOLE SANITAIRE 2 février 2021

 


Cliquez sur le lien ci-dessous pour télécharger et consulter le nouveau protocole sanitaire pour l'année scolaire 2020-2021 mis à jour en février 2021

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